Les fêtes de fin d’année approchent ! Beaucoup de parents se questionnent, sur le fait de « faire croire ou non au Père Noël ».
Si cette décision appartient à chacun, il n’en incombe pas moins que nous pouvons faire ce choix en toute connaissance de causes (et de conséquences, pour le coup).

Regarder en toute objectivité :

Faire croire à ses enfants en l’existence du Père Noël est souvent utilisé pour que ces derniers se tiennent tranquilles et sages tout au long de l’année, ou au moins, l’échéance approchant, le dernier mois… je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire. Cette pratique que nous critiquerions sous d’autres augures s’appelle du chantage affectif : « Si tu es sage, tu auras… Si tu n’es pas sage, tu n’auras pas ».

Offrir un cadeau, une attention, doit il toujours être conditionné à une action que nous avons à juger positive ?

D’autres personnes encore diront que cela participe à la magie de Noël et que ce « mini mensonge collectif » ne serait pas si grave, responsabilité d’ailleurs diluée dans la masse.

Il n’en reste pas moins que le temps fait son œuvre et que la répétition grave dans la pierre croyances et comportements… cela a nécessairement des conséquences.

En effet, l’enfant qui croit au Père Noël connaîtra la désillusion quand celui-ci apprendra que tout ceci n’était pas vrai, de surcroît si cette dernière vérité est annoncée brutalement (ou pas) par un copain d’école ou une cousine plus âgée par exemple.

L’enfant pourra même ressentir parfois de l’incompréhension face aux parents, à la famille élargie, le reste de son entourage qui l’auront fait grandir dans ce mensonge.

« Pourquoi papa et maman m’ont menti pendant toutes ces années ?»

L’enfant peut sentir une perte de confiance, une perte de repères en ses parents, ses camarades mais aussi plus généralement les personnes dîtes « référentes »

(adultes, professeurs, personnes représentants l’autorité en général).

N’oublions pas que les enfants apprennent aussi par mimétisme :

Si l’on apprend aux enfants à ne pas frapper tout en les frappant nous-mêmes, si l’on apprend aux enfants à ne pas mentir tout en leur mentant, et si nous leur apprenons le chantage tout en étant nous même maître chanteur, ne nous étonnons pas qu’ils fassent de même ! et oui !

D’autant plus que le mensonge ne s’arrête pas là : souvent, les plus grands entrent dans « la combine » pour continuer à leurrer les plus petits. C’est un cercle sans fin et qui se perpétue avec plus ou moins de conscience et de bienveillance, de génération en génération.

Et la magie de Noël dans tout cela 

Partant de cela, rassurez-vous, il y a tout un tas de choses à dire et à faire avec les enfants autour de Noël sans se sentir obligé de mentir.

Laisser l’enfant vous guider !

Dans une relation saine et égalitaire, chacun peut exprimer son avis sur les questions de la vie.

Tout miser sur le partage:  L’amour, le don de soi, le temps passé ensemble autour de la préparation de la fête, la réflexion autour du menu, des cadeaux que chacun souhaiterait se voir offrir et que chacun souhaiterait offrir. « Fabriquer » la fête ensemble de façon à tisser les souvenirs qui s’y rapporteront.

Faire des choses que l’on n’a pas l’habitude de faire par exemple :

  • petits sablés de Noël
  • cadeaux faits maison (photophore, album photo, calendrier personnalisé)
  • voir des personnes qui sont loin, que nous voyons peu et pourtant cher dans notre cœur.
  • Jouer à des jeux de sociétés

C’est le moment de travailler le sens de l’empathie et de sensibiliser toute la famille au fait que Noël, ce n’est pas la fête pour tout le monde en réalité.

Suivant les pays, les croyances, les milieux sociaux et économiques, les aléas de la vie, chacun vivra Noël à sa façon, avec plus ou moins de bonheur, de légèreté et d‘entrain…Nous pouvons balayer nos croyances devant notre porte et nous ouvrir un peu plus encore à la différence.

Posons-nous cette question : Mon enfant a-t-il besoin de croire ou est-ce moi qui en ai besoin ?

De même que la société dans laquelle nous avons grandit, l’école ainsi que les inévitables collectivités côtoyées ont été une voie unique en direction de la croyance au « Père Noël » (pour le meilleur et pour le pire), aujourd’hui, nous avons, grâce à nos expériences, le choix, le droit (et non le devoir) de perpétrer cette idée ou d’y amener notre grain de sel, de liberté, d’humanité, de sensibilité.

 

Et si l’enfant décidait d’y croire à ce charmant monsieur, pas de panique!
Il s’agit là encore, d’accompagnement respectueux…

Pourquoi ne pas utiliser l’écoute active ?! Ça pourrait prendre cette forme : « Et toi, qu’en penses-tu ? ». Cette petite phrase toute simple à plusieurs atouts : en plus de nous renseigner sur le « degré de croyance personnelle et individuelle» de l’enfant, elle permet de rester dans l’accompagnement de celle-ci sans toutefois en être à l’origine et sans la renforcer. On ajustera alors plus facilement notre façon d’accompagner notre enfant tout en conservant un positionnement assez neutre.

Tous les enfants sont différents, seulement, en tant qu’adulte, on peut être vigilant et choisir de ne pas induire la réponse de l’enfant. Choisir de se positionner de façon neutre face aux questions, permet de laisser toute la place à l’enfant pour qu’il s’exprime et élabore son intériorité, sa croyance s’il en est, sans donner d’orientation personnelle.

Souhaiter à tout prix qu’il n’y croit pas est à mon avis tout aussi violent que d’insister pour qu’il y croit. Encore une fois, la question reste la même:

« Qui a besoin d’étoiles dans les yeux? L’enfant, ou l’adulte? »

Pour finir, si dans la même fratrie/famille, les enfants ne partagent pas la (non) croyance, que faire?

C’est le moment d’introduire (ou de travailler) une notion essentielle, celle de la non violence:

Le respect. Ici plus particulièrement, le respect de la croyance de chacun:

« Tu as le droit de ne pas croire, autant que ta sœur/ton cousin/ta voisine à le droit de croire.  Personne ne va t’obliger à croire si tu ne le souhaites pas. On est tous différents et c’est pareil pour tout le monde. »  En fait, l’idée de base étant d’adapter l’accompagnement de l’enfant.

            A l’enfant lui-même de choisir.

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